Digestive biscuits au chocolat

A l’âge de 20 ans, lors d’une sorte d’année initiatique en Angleterre, j’ai découvert un truc qui allait changer ma vie : le cheesecake.

Ce truc, ça a été une révélation, dès la première bouchée, j’ai su que j’aimerais ça toute ma vie. Donc, pendant un an, j’en ai mangé beaucoup. Tous les parfums que je pouvais trouver. Je me suis fait vraiment beaucoup plaisir.

Et puis il a fallu rentrer en France. Alors si j’étais ravie de ne plus avoir à supporter deux ados anglosaxons enfants rois qui me prenaient régulièrement pour leur paillasson, leur mère et ses speechs sur comment utiliser la force des autres pour se hisser au sommet, même si j’étais enchantée de pouvoir manger des légumes frais et des fruits gorgés de soleil sans avoir à vendre un rein, force est d’admettre que laisser derrière moi le cheesecake a été un vrai crève-cœur.

Et oui, car dans les années 90, pas de blogosphère pour faire voyager plus vite les influences culinaires donc le cheesecake n’avait pas encore percé en terre gauloise. J’avais anticipé cette frustration et acheté plein de livres de cuisine afin de pouvoir continuer à me régaler une fois rentrée au pays des cuisses de grenouilles et comme à l’époque, il y avait un magasin Marks&Spencer à Lyon, je ne m’étais pas franchement inquiétée de savoir si j’allais trouver les ingrédients.

Sauf que.

Le cheesecake n’est pas anglais, c’est un pur produit yankee. Originaire de New-York et Philadelphie.

Et donc le cheesecake se fait avec des produits américains, à savoir du Philadelphia cheese sur une base de Graham Crackers écrasés. Deux produits à l’époque absolument introuvables à Lyon (et plus de 20 ans après, c’est toujours le cas pour les Graham Crackers).

Si j’ai rapidement compris qu’il était possible de remplacer le Philadelphia par du Saint Morêt, j’ai dû faire un peu plus de recherches pour la base biscuits mais finalement, j’ai trouvé : on pouvait les remplacer par des Digestive Biscuits, grand classique du tea time anglais, qu’on trouvait assez facilement grâce à la marque McVities qui était distribuée en grandes surfaces.

Donc pendant des années, j’ai fait mes cheesecakes avec des Digestive biscuits jusqu’au jour fatidique où j’ai jeté un œil à la liste des ingrédients et là, ben forcément ça ne le faisait plus du tout, notamment à cause de l’huile de palme. J’ai donc remplacé par des speculoos et puis je me suis dit que ça devait être possible de faire des biscuits Digestive soi-même. Parce que tout de même, les Digestive Biscuits, c’est super bon.

Chose faite, et tant qu’à faire, j’ai opté pour la version avec du chocolat.

C’est super facile. C’est super bon. C’est très addictif. C’est adopté.

Ingrédients (pour environ 24 biscuits)

• 150 g de farine blanche
• 50 g de farine complète
• 4 cuillères à soupe de flocons d’avoine
• 70 g de vergeoise blonde
• 80 g de beurre demi-sel MOU
• 1 œuf
• 1 cuillère à café de bicarbonate alimentaire
• 200 g de chocolat noir

Passer les flocons d’avoine au mixeur afin d’obtenir une poudre, pas trop fine.

Amalgamer tous les ingrédients (sauf le chocolat) et former une boule, laisser reposer au frais une heure ou deux.

Etaler une feuille de papier cuisson sur un plan de travail SANS FARINER. Déposer la boule de pâte sur la feuille de papier, aplatir un peu, recouvrir d’une autre feuille de papier cuisson et étaler la pâte sur 3 à 5 mm à peu près.

Découper des biscuits à l’aide d’un emporte pièce rond et les déposer sur une plaque de cuisson recouverte de papier cuisson.

Enfourner pour 10 à 12 minutes : les biscuits ne doivent être trop cuits. Mon four est super puissant, je les ai laissés cuire 12 minutes et je pense que c’était trop. Il doivent blondir mais pas trop.

Déposer délicatement les biscuits sur une grille et laisser complètement refroidir.

Faire fondre la moitié du chocolat au bain marie ou au micro-ondes et tremper la surface d’un biscuit dans le chocolat fond, retirer l’excédent, faire des stries à l’aide d’une fourchette et déposer sur la grille. Recommencer avec les autres biscuits et lorsqu’il n’y a plus de chocolat, faire fondre la seconde moitié et continuer.

Attendre que le chocolat ait complètement refroidi pour déguster avec un bon café (ou comme moi en mode régressif, coupé en petits morceaux dans un Fjord).

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