Le Bacalhau de Dominique

11 novembre 2020

La recette que je vous propose aujourd’hui ne m’appartient pas, elle m’a été généreusement confiée par Dominique, cofondatrice du restaurant Sémantème dont il faudra que je vous parle longuement dès que je pourrai retourner y manger, et dont je vous ai parlé à plusieurs reprises sur Instagram.

Pour maintes raisons, je n’ai malheureusement pas souvent la possibilité d’aller au restaurant (et encore moins depuis mars dernier) mais je suis une fidèle followeuse du compte Insta de Sémantème et de celui de Dominique. Il y a une dizaine de jours, elle a publié un post qui m’a mis l’eau à la bouche : un plat avec du riz, de la morue, des pommes de terre et plein d’autres choses, j’y ai pensé toute la journée. Dans le post, en plus, elle explique que cette recette, qui diffère du bacalhau portugais traditionnel, lui vient de sa grand-mère qui était cap verdienne. Tout ce que j’aime : la transmission culinaire, l’amour d’une grand-mère, un voyage gustatif et des ingrédients simples à trouver.

Je l’ai donc contactée et je lui ai demandé si elle acceptait de me confier sa recette, ce qu’elle a fait avec générosité. J’étais ravie.

J’ai noté scrupuleusement « Morue » sur ma liste de course, et une fois le Graal en poche (enfin, dans le caddie), il ne me restait plus qu’à trouver le bon moment pour tester. Et surtout : est-ce que je testais juste sur l’Homme et moi, ou est-ce que je le tentais aussi sur les Gremlins ? Au final, les deux mômes sont plutôt ouverts aux saveurs d’ailleurs, tandis que l’Homme a tendance à faire la tronche s’il n’y a pas de viande dans son assiette alors j’ai décidé de tester d’abord sur les Gremlins et moi.

Chose faite aujourd’hui, pour célébrer la fin de la première guerre mondiale, on a mangé cap verdien avec un dessert tahitien. A défaut de pouvoir sortir de chez soi, au moins on a les papilles qui voyagent.

Comme tout bon plat de grand-mère qui se respecte, il ne contient que des ingrédients simples et faciles à trouver et ne nécessite pas de matériel compliqué.

Je vous donne la recette pour 4 personnes

Ingrédients

300 à 400 g de morue*
4 petites pommes de terre
3 œufs
½ oignon rouge (ou des oignons cébettes mais je n’en n’avais pas)
3 cuillères à soupe de pois chiches cuits, égouttés
150 g de riz (perso j’ai pris du riz long parfumé que je trouve en épiceries asiatiques)
1 cuillère à soupe de persil (Monsieur P. pour moi)
Poivre
Huile d’olive

*la morue est le nom qu’on donne au cabillaud salé, il n’est donc pas nécessaire de préciser « salée »

La veille, déposer la morue dans un grand saladier et couvrir d’eau froide. Filmer et laisser dessaler toute la nuit au frigo.

Le jour même

Cette recette ne comporte pas de difficulté, il faut juste un peu d’organisation car tous les éléments doivent se préparer séparément, mais au même moment.

Mettre le riz à cuire avec la méthode infaillible de Guillaume Long et le laisser reposer avec son couvercle pour qu’il reste bien chaud.

Eplucher les patates et les mettre à cuire entières dans de l’eau, puis faire cuire les œufs durs (8 à 10 minutes maxi, moi c’est 8 car le jaune est plus moelleux) et les écaler. Réserver.

Egoutter la morue, la déposer dans une grande casserole, recouvrir d’eau froide, faire cuire 10 minutes à feu moyen à partir de l’ébullition, égoutter, laisser tiédir 10 minutes puis effeuiller, en prenant soin le cas échéant d’enlever les arêtes.

Déposer dans un grand saladier, ajouter l’oignon rouge coupé soit en fines lamelles soit en brunoise (mon option), poivrer (du bon poivre du moulin de préférence), arroser généreusement d’huile d’olive (de qualité, ça coule de source).

Ajouter les œufs grossièrement découpés, les pois chiches et enfin les pommes de terre coupées en quartiers, mélanger, verser le persil, mélanger à nouveau et si nécessaire, ajouter encore un peu d’huile d’olive (il faut être généreux, c’est un plat qui a du goût).

Dans chaque assiette (creuse, c’est meilleur), déposer deux cuillères à soupe de riz, puis deux cuillères de préparation à base de morue. Déguster tiède en remerciant silencieusement toutes les grands-mères du monde qui nous ont légué leurs recettes.

Merci Dominique de m’avoir confié cette recette, les Gremlins ont adoré et se sont resservis, ce qui est un signe que ça leur a vraiment plus, vu qu’ils s’étaient bâfrés de gâteaux à 10h