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Epices et fonds de placards
21 avril 2020

Curry d'agneau Bhoona Ghost du confinement

Cuverture

Les temps sont durs ma pauvre Lucette, et la révolte gronde à la maison.

Avec ces histoires de confinement, toute la logistique plutôt bien huilée que j’ai mise en place s’est effondrée comme le CAC40. Je suis du genre control freak et archi prévoyante (un résidu de mes années de galère), donc j’ai toujours des placards bien remplis et un congel plus ou moins bien garni, mais ça, c’est quand je peux faire du réassort chaque samedi.

J’ai donc toujours 5 ou 6 paquets de pâtes d’avance, des œufs, du lait, du beurre, de la farine et un ou deux morceaux de viande au congel. Mais ça, c’était avant.

Parce que maintenant c’est la dèche. On a réussi à passer les trois premières semaines de confinement sans faire aucune courses : j’ai vidé une bonne partie du congel, raclé les fonds de placards et de frigo et on a réussi à ne pas basculer dans la monotonie gastronomique.

Là où les choses se sont compliquées, c’est quand il a fallu faire du réassort. Gros dilemme à la maison : est-ce qu’on fait livrer ou est ce qu’on va faire les courses ? On a opté pour un mix, en mode « on fait livrer les trucs lourds et on achète le « léger ». »

Sauf que certains trucs lourds n’étaient pas dispo sur le site d’Auchan, j’ai donc dû aller les acheter à Monoprix, ce qui a considérablement réduit mon espace dans le chariot bobo pour acheter des choses sympa. Forcément, quand tu as déjà 1 pack de 6 de lait bleu et la même chose en lait vert, il ne reste plus beaucoup de place pour de la viande ou du fromage.

Résultat des comptes, la semaine qui vient de passer a été très… monotone et on a mangé très souvent des pâtes, avec plus ou moins la même chose dedans. Les Gremlins étaient aux anges, je crois que pour eux, c’était leur plus belle semaine gastronomique jamais vécue, sur le modèle pâtes au fromage à midi et pâtes au ketchup le soir (non, pas taper ! C'est pour la paix sociale, et je prends du ketchup bio...)

En revanche, il y en a un qui tirait grave la tronche. J’ai pourtant essayé de varier la façon dont j’agrémentais mes pasta, mais j’ai senti d’abord une nette tension, puis j’ai carrément eu droit à des remarques. Alors je ne vous cache pas que j’étais un peu chonchon quand même, parce qu’on ne peut pas dire qu’il ait été élevé dans une grande ouverture d’esprit gastronomique, mais comme d’habitude, je n’ai rien dit.

Je me suis donc dit que ce weekend, c’était le moment de sortir du congel les quelques morceaux de collier d’agneau achetés lors de ma seule virée Monoprix depuis le début du confinement. J’ai un peu hésité, je voulais faire la recette d’agneau à la hongroise que maman faisait quand j’étais petite, mais j’ai eu peur que l’Homme et les Gremlins n’aiment pas le goût du paprika. Ensuite, je me suis dit que j’allais faire un Lancashire hotpot, mais je n’avais pas assez de viande. J’ai un instant envisagé de faire un plat aux saveurs du Maghreb, entre la chorba et le couscous, mais sans légumes frais, c’était compromis. Alors sans grande surprise, j’ai jeté mon dévolu sur un curry, et j’ai choisi une des recettes de mon livre fétiche, le tout premier livre de cuisine indienne que j’ai acheté, en Angleterre, quand j’avais 20 ans et que je passais un an là-bas.

J’ai choisi le Bhoona Ghost, car c’était le seul plat que je pouvais faire avec ce que j’avais comme ingrédients. Je n’avais plus de gingembre alors j’ai mis du galanga et je n’avais malheureusement pas de coriandre fraiche non plus pour ajouter au dernier moment. J’ai zappé les piments verts frais (non seulement je n'en n'avais pas, mais l'idée n'était pas non plus de metre le palais des Gremlins en feu) et les ai remplacés par une pincée de piment d’Espelette. On obtient une sauce onctueuse, parfumée et pas trop piquante.

L’Homme était aux anges, il était tellement en manque ! Moi, j’avoue que j’étais bien contente de pouvoir manger aussi de la viande ET un curry (ça me manquait vraiment) et les Gremlins ont mangé aussi, sans trop râler.

Voici la recette : j’ai utilisé du collier car je trouve que c’est un morceau qui a vraiment du goût, mais il est également assez gras, donc si vous avez des nareux à table, il vaut mieux éviter. On peut aussi prendre de l’épaule désossée (mais ce sera plus cher et à mon avis, moins savoureux).

Les doses originales étaient en tablespoon et teaspoon ; je vous donne un équivalent avec tablespoon = cuillère à soupe et teaspoon = cuillère à café. Si vous avez, comme moi, la chance d’avoir des doseurs en tbsp et tsp, c’est encore mieux.

Ingrédients

  • 1 kg de viande d’agneau (collier pour moi)
  • 1 gros oignon
  • 1 cm de gingembre frais (galanga pour moi)
  • 3 gousses d’ail
  • 1 cuillère à café de curcuma
  • 2 cuillères à café de cumin en poudre
  • 1 cuillère à café de coriandre en poudre
  • 1 pincé de piment (d’Espelette pour moi)
  • 200 ml d’eau (environ)
  • 2 cuillères à café de sel
  • 1 boîte de tomates pelées ou chair de tomate
  • 1 cuillère à café de garam masala

 

Dans une cocotte en fonte, faire revenir dans deux cuillères à soupe d’huile neutre l’oignon émincé. Lorsqu’il commence à être moelleux (une dizaine de minutes), ajouter l’ail écrasé et le gingembre râpé.

Laisser cuire encore quelques minutes en remuant sans esse puis ajouter le curcuma, le cumin, la coriandre en poudre et le piment. Mélanger et laisser chauffer quelques minutes, toujours en mélangeant.

Ajouter ensuite la viande et laisser cuire à découvert quelques minutes à feu moyen, en remuant régulièrement. Couvrir, baisser la chaleur et laisser cuire la viande dans son propre jus pendant 15 à 20 minutes.

Ajouter l’eau, le sel et porter à ébullition. Laisser bouillonner quelques minutes, puis ajouter les tomates en boîte et le garam masala.

Couvrir et laisser cuire une quarantaine de minutes à feu doux, jusqu’à ce que la viande soit bien moelleuse.

Comme tous les currys, ce plat est bien meilleur réchauffé, je conseille donc de le préparer la veille pour le lendemain.

Normalement, il faudrait ajouter juste avant de servir deux cuillères à soupe de coriandre fraiche ciselée à la sauce, mais même sans, c’était divinement bon.

 

fin post

Servir avec un riz basmati ou des naans si on sait les faire.

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