Pain cocotte aux trois farines du confinement

Je ne sais pas vous, mais moi, il suffit que je ne sois pas en mesure de faire un truc pour que d’un coup, je crève d’envie de faire cette chose justement impossible.

Par exemple : le sport.

Celleux qui me connaissent vraiment savent à quel point je suis sédentaire et que pour moi, la perspective de me vautrer une heure dans un canapé avec un bon bouquin a toujours été bien plus attractive (« incentivante » dirait un certain N+2) que celle d’aller suer dans des Nike Air Max au milieu de la pollution du Parc de la Tête d’Or.

Pourtant, depuis le début du confinement (on arrive à 4 semaines quand même), je n’ai jamais eu autant envie d’aller faire mon sport du mercredi soir.

Généralement, je dois vraiment mettre un énorme coup de pompe virtuel sur mon popotin bien rebondi pour me motiver à aller pédaler dans l’eau et faire mon Pilates, car j’ai beau savoir que je vais être super bien en ressortant, la motivation AVANT est toujours difficile. Et bien depuis 4 semaines, je ne rêve que de ça.

Pour la bouffe, c’est pareil. Habituellement je ne suis pas une grosse mangeuse de pain. J’en mange quand je suis en vacances chez mes parents, au petit déjeuner et le soir avec le fromage mais à la maison, je ne petit déjeune pas et je n’ai jamais de plateau de fromage. J’utilise plutôt ce dernier en cuisine ou dans des salades. Alors à part un bon pain que j’achète en revenant de Monoprix le samedi chez Ô Fournil des Artistes, et que je grignote avec bonheur sur le chemin du retour, je n’en consomme pratiquement pas.

Et bien depuis le début du confinement, je n’ai jamais eu autant besoin et envie de pain, sauf que je ne sors que très peu, pour des grosses courses : avec deux enfants à la maison, je pars du principe que nous sommes tous potentiellement porteurs sains donc dangereux pour les autres, alors j’évite les contacts.

J’ai donc décidé de me lancer dans la confection de mon pain, avec les quelques sachets de levure que j’ai encore dans mon placard.

Ma première tentative a été catastrophique. J’ai obtenu un truc tout plat, dur comme le cœur de Margaret Thatcher et fadasse. On l’a tout de même mangé, grillé avec de la tapenade. On ne jette rien.

La semaine suivante, j’ai refait une tentative avec une recette de « Pain cocotte facile ». J’ai fait un pain de seigle, qui n’était pas trop mauvais mais très largement perfectible. Il a fini coupé en tranches, beurré, recouvert de jambon et fromage et gratiné au four un samedi soir.

J’ai hésité à retenter le coup, parce que je n’étais pas hyper enthousiaste à l’idée de gaspiller 500g de farine et un sachet de levure en cette période de pénurie, mais je me suis dit que c’est en se plantant qu’on progresse (et surtout j’ai pu ramener 2 kilos de farine de Monoprix) alors j’ai cherché différentes recettes, pris en compte les conseils d’autres internautes et fini par faire un mix de plusieurs recettes en me basant sur le modus operandi de celle du blog Hervé cuisine.

J’ai pris le parti de faire un mélange de trois farines, pour économiser ma farine de blé.

Le résultat était largement supérieur à tout ce que j’ai pu faire avant. Tiède, avec un peu de beurre demi-sel, c’était délicieux. J’ai sorti du congel une mousse de foie, ce sera parfait ce soir en en-cas.

Gros bonus, c’est super facile à faire.

Ingrédients

• 300 g de farine de blé
• 100 g de farine de riz
• 100 g de farine de seigle
• 1 cuillère à soupe de sel
• 1 sachet de levure boulangère
• 350 à 400 ml d’eau tiède

Mettre la farine de blé, la levure, la farine de riz et la farine de seigle dans la cuve du robot pâtissier.

Ajouter le sel puis mettre le robot en route, verser l’eau en filet, progressivement.  Pétrir une dizaine de minutes, jusqu’à ce que la pâte soit bien amalgamée. Elle doit être humide et collante.

Mettre la pâte dans un grand saladier et recouvrir d’un torchon humide.

Laisser lever à température ambiante toute une nuit.

Le lendemain, dégazer la pâte, former une boule et laisser lever à nouveau deux heures.

Mettre la cocotte fermée (vide) dans le four et préchauffer à 240°C.

Lorsque le fourr est chaud, sortir la cocotte, déposer un morceau de papier cuisson (attention de ne pas la toucher à mains nues, elle est très chaude) au fond, puis déposer la boule de pâte dessus, refermer et enfourner pour 30 minutes.

Au bout de 30 minutes, enlever le couvercle puis laisser cuire encore 15 minutes.

Sortir du four et faire refroidir sur une grille.

Attendre un peu, découper une tranche toute tiède, la tartiner d'un peu de beurre demi-sel et profiter de ce plaisir si simplr et si bon !

version_imprrimable