Curry vegan du confinement

J’ai toujours entendu dire qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

Je ne sais pas si c’est vrai ou pas, et je ne sais pas si on peut ou non nuancer ce type d’adage qui fleure bon la psychologie de comptoir, mais depuis le confinement, j’ai déjà cuisiné TROIS FOIS vegan. Je ne dois donc pas être complètement imbécile.

Alors pas de panique, hein, je ne me suis pas laissée embrigader par la secte, il s’agit juste d’un concours de circonstances.

La première fois, j’’ai voulu faire les gyozas végétariens de Piment Oiseau  qui contiennent normalement de l’œuf.

Jusque là, tout va bien, j’ai toujours dit que je n’avais rien contre la cuisine végétarienne et que je faisais régulièrement des plats végé. Mais là, comme je n’avais plus d’œuf, de fait , la recette est passée de la case végé à la case vegan. On s’est néanmoins régalés, Gremlin en a mangé au moins 10 à lui tout seul, j’étais bluffée.

Puis, il a fallu utiliser le reste de garniture, parce que fidèle à mon sens des proportions et de la mesure, j’en avais prévu pour un régiment. Je me suis contentée d’en faire des nems, avec des feuilles de riz. Bim, deuxième repas vegan en moins d’une semaine.

Après ces écarts de conduite, j’ai fait une pause et je suis revenue à mes amours avec quelques petits morceaux de cochon confit et des accommodations de restes de bœuf qui ont amené certaines internautes à se demander si je n’avais pas subrepticement caché un bœuf et un cochon dans mon appartement avant le confinement, mais je rassure tout le monde, la crèche grandeur nature, c’est pas prévu (et puis je n’ai pas franchement le profil de cette pauvre Marie, hein).

 J’ai cru que j’allais être sauvée des plats monotones avec la livraison de Auchan, mais beaucoup de produits étaient en rupture, alors j’ai commencé à faire des expéditions dans les tréfonds de mon placard et j’ai retrouvé deux choses que j’avais oubliées : une boite de fruits du jacquier vert:

et un bocal de tofu épicé :

J’avoue que je me demande encore ce qui pouvait bien me passer par la tête le jour où j’ai acheté ça, mais bon, c’était l’occasion ou jamais de faire avec.

Le tofu, je ne le présente pas, tout le monde connait.

Le fruit du jacquier , c’est le nouveau truc à la mode qui fait que les vegans osent te dire que sans viande/laitages/œufs et autres aliments d’origine animale, tu peux avoir un régime équilibré ET savoureux. No comment. J’ai prévu de me lâcher, mais pas sur ce post.

J’avais eu l’occasion d’en manger en version sucrée aux Etats Unis, mais je ne connaissais pas son utilisation dans des plats salés. D’après eux (=les vegans), ça peut totalement remplacer la viande dans des plats.

Bref, j’ai donc bidouillé ce curry vegan parce que je n’avais rien d’autre sous la main, mais mon avis sur le tofu n’a pas changé : ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. Cela dit, mon curry était tout à fait bon, c’est pourquoi je vous partage la recette : on peut remplacer le jacquier par n’importe quel légume qui tient à la cuisson (je pense à des pois chiches notamment) car il n’a pas vraiment de goût et le tofu, ici, s’est complètement délité à la cuisson pour devenir totalement absent du plat. Ce qui est une bonne chose car j’ai goûté seul en début de cuisson et c’était tellement dégueu que j’ai recraché dans la poubelle, ce qui m’arrive très rarement.

Pour 2-3 personnes

• 1 boite de morceaux de fruit du jacquier, vert
• 1 bocal de tofu mariné au piment (ou de tofu nature)
• 1 oignon
• 2 gousses d’ail
• 1 cuillère à café de pâte de curry rouge
• 2 cuillères à soupe de cacahuètes non salées
• 3 cuillères à soupe de haricots noirs déjà cuits (ou rouges si on n’a pas de noirs sous la main)
• 20 cl de lait de coco
• 3 cuillères à supe de suce muscovado (à défaut, de la cassonade)
• 1 cuillère à soupe de sauce soja

Dans une cocotte ou une sauteuse, faire revenir l’oignon émincé dans une cuillère à soupe d’huile neutre. Lorsqu’il commence à dorer (ça peut prendre une bonne dizaine de minutes), ajouter l’ail écrasé et mélanger, puis le tofu égoutté et rincé (sinon ce sera trop salé).

Mélanger, puis ajouter le jacquier coupé en gros morceaux : ils vont de déliter à la cuisson, pas besoin de faire un travail d’orfèvre.

Verser le lait de coco, mélanger, ajouter la pâte de curry rouge et mélanger à nouveau, puis ajouter le sucre et la sauce soja. Mélanger et laisser cuire  feu doux une vingtaine de minutes.

Goûter, si besoin rectifier l’assaisonnement, puis ajouter les cacahuètes et les haricots, laisser mijoter encore 5 à 10 minutes.

Servir avec un bon riz parfumé et se dire que ce soir, on est sorti.e de sa zone de confort et que rien que ça, ça nous rend plus tolérant que les vegans.

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