poulet aux pruneaux
Chaque matin, j’ai mon petit rituel. Je me lève à 6h, j’appuie sur le bouton de ma cafetière (je prépare tout la veille comme ça je n’ai rien à faire le matin), pendant que le café coule, je bois mon jus de fruits, puis je remplis mon vieux bol ébréché, je complète avec du lait froid, et je m’enfile ma dose de caféine tout en consultant Instagram.
C’est le seul moment de la journée où je suis au calme à la maison, tout le reste de la maisonnée roupille, je ne suis pas interrompue toutes les trente secondes par un Gremlin hurlant parce qu’il n’arrive pas à faire ce qu’il veut en dessin ou en Lego, par une Gremlinette éplorée qui cherche un livre ou une mini figurine qu’elle ne trouve pas (vu le bordel qu’ils mettent dans la maison, rien de surprenant) ou par un Homme qui s’excite sur sa manette de jeu pour dégommer des assassins vénitiens.
Bref, c’est lors d’un de ces moments de calme que je suis tombée sur la story de Piment Oiseau avec son lapin aux pruneaux. Un zoom sur une énorme marmite pleine de lapin aux pruneaux, une grosse cuillère qui plonge dedans et arrive à découper une viande ultra fondante, puis la cuillère plonge dans une autre marmite contenant de la polenta, replonge dans la sauce puis se dirige vers une petite bouche affamée…. Cette vidéo m’a hantée jusqu’au soir. Je n’arrêtais pas de voir cette grosse cuillère plonger dans la marmite et remonter, chargée de lapin effiloché, puis replonger dans ce jus…. J’ai bavé sur mes ordres de mission et mes relectures toute la journée, bref, c’était intenable.
Alors comme le week-end arrivait, je me suis dit que j’allais faire cette recette, mais avec du poulet. En effet, dans le lapin, je n’aime que le râble et mon boucher ne le vend qu’entier, et je craignais vraiment d’avoir des réactions disons…. Sensibles. Du coup, le lapin à plumes, ça allait très bien.
Quand Gremlin est passé à table et a su ce qu’on mangeait, j’ai eu droit à « Du poulet aux pruneaux ? Ah mais dégueu quoi ! C’est sucré le pruneau, avec du poulet, ça se fait pas ! » (pour ceux qui s’interrogent, il a presque 8 ans et oui, je sais, il parle comme un ado et oui, je sais, ça promet pour plus tard).
Gremlinette, elle, a fait sa fayotte et avec sa petite frimousse trop craquante, a répliqué à son frère « Moi z’adore le pruneau, c’est super bon ».
Et puis à table, les rôles se sont inversés : Gremlin a avalé une bouchée et a décrété que c’était « de la bombe » avant de gober le contenu de son assiette et de se resservir. Gremlinette a un peu chipoté mais bon, elle a quand même fini par terminer son assiette (il faut dire que la perspective du dessert est un excellent incentive, comme diraient les collègues quand ils ont la flemme de chercher le mot français).
Du coup, je partage la recette, parce que c’est super facile à faire et c’est quand même drôlement bon.
Pour 4 personnes
- 3 cuisses de poulet séparées
- 3 tranches de poitrine fumée, épaisses
- 1 oignon
- 20 cl de vin blanc parfumé (muscat par exemple)
- Une quinzaine de pruneaux
- Poivre
Retirer la peau des cuisses de poulet, et découper les tranches de poitrine en gros lardons.
Dans une cocotte, faire revenir l’oignon émincé avec la poitrine et une noisette de beurre. Lorsque les oignons commencent à être fondants, ajouter le poulet et faire dorer sur toutes les faces.
Lorsque la viande est dorée, ajouter le vin, porter à ébullition en grattant le fond de la cocotte pour décoller les sucs.
Laisser bouillonner quelques minutes puis baisser la chaleur, ajouter 250 ml d’eau, couvrir, poivrer et laisser mijoter une bonne demi-heure.
Ajouter les pruneaux et laisser cuire à nouveau 15-20 minutes. La viande doit se détacher des os.
Sortir le poulet de la cocotte et laisser reposer une dizaine de minutes (sinon on se brûlerait les doigts) puis effilocher le poulet. Le remettre dans la cocotte, couvrir et laisser chauffer encore 5 minutes.
Servir avec une purée maison, des pâtes fraiches, du riz ou, comme moi, de la semoule.