Diots fumés à la catalane : mariage arrangé entre la Savoie et le Roussillon
A la maison, je suis entourée de viandards. Ils aiment bien les légumes, mais Gremlin adore cette phrase de mon père, qu’il reprend régulièrement en boucle : « La viande, c’est le meilleur des légumes » (et comme c’est Papou qui le dit, pas le droit de tergiverser, il s’agit d’une vérité immuable).
Et parmi les viandes qui ont le plus de succès, on trouve en tête de liste la charcuterie, la cochonnaille, le lard, le gras.
Genre, Gremlinette, tu lui dis qu’aujourd’hui, on mange de la saucisse, elle rentre en transe et elle te fait la danse de la joie dans l’appart en poussant des hurlements hystériques en mode Kim Kardashian devant une paire de Louboutin.
Donc le dimanche, si je veux m’offrir à bas prix des galons de mère parfaite, je leur fais des saucisses. Mais attention, pas n’importe quelles saucisses. Pas de cette saucisse rouge hyper célèbre et pleine de cochonneries (mais bizarrement, pas tant de cochon que ça dans les ingrédients), ni de chipolata trop rose ou de Godiveau vraiment trop gras.
En général, j’essaie de trouver de la saucisse de qualité, un truc qui pourrait plaire à tous. Ce dimanche, j’avais jeté mon dévolu sur des diots fumés, parce que je n’en n’avais pas fait depuis longtemps. Et comme j’aime bien les contrastes et les métissages, j’ai décidé de cuisiner les diots, qui sont originaires de Savoie, à la sauce catalane, parce que j’avais envie de soleil dans mon assiette et que pour moi, le Roussillon, c’est le soleil, les vacances et la joie de vivre.
Alors je présente d’avance toutes mes excuses aux savoyards dont la sensibilité risque d’être heurtée en voyant des diots fricoter avec du poivron et du Rancio, mais sincèrement, c’était une petite tuerie. Et pis faut pas être xénophobe, c’est pas bien.
J’en avais fait une grosse quantité pour pouvoir en congeler, parce que ce type de plat est encore meilleur réchauffé, mais on peut mettre moitié moins de saucisses pour la même quantité de sauce. Et tout dépend de l’appétit des convives : deux diots par personne, ça peut aussi être raisonnable si on ne mange pas de dessert après.
Ah, dernier détail : je sais que les poivrons ne sont pas du tout de saison, mais j’en avais acheté et congelé à la bonne époque.
Pour 4-5 personnes (de bon appétit)
- 8 diots fumés
- 1 oignon
- ½ poivron vert
- ½ poivron rouge
- 3 gousses d’ail (ou deux grosses)
- 20 cl de Rancio sec (je prends celui-là, il est top)
- 1 boite de tomates pelées (moi j’avais en plus une poignée de tomates cerises)
- 2 cuillères à soupe d’huile d’olive
- 2 cuillères à soupe de persil ciselé
Découper les poivrons et l’oignon en lamelles et faire revenir dans une sauteuse avec l’huile d’olive.
Il faut un peu de patience, c’est assez long. Lorsque les légumes commencent à être assez fondants, ajouter les diots puis le Rancio.
Porter à ébullition, puis baisser la chaleur et ajouter la tomate et environ 20 cl d’eau.
Couvrir et laisser cuire une bonne demi-heure.
Ajouter le persil, laisser chauffer encore quelques minutes et servir bien chaud.
J’étais partie pour servir avec des patates que j’aurais faites cuire dans la sauce, mais ma gamelle était trop petite, du coup il a fallu improviser. J’ai farfouillé dans les placards et retrouvé un paquet entamé de riz noir. Je l’économisais précieusement car je n’en trouve plus à Monop’, et je me suis dit que son petit parfum très particulier serait très bien avec la sauce.
Comme quoi, les mariages arrangés en cuisine, ça donne souvent du bon (je ne parle QUE de cuisine, hein !)