Porc effiloché et galettes à la farine de pois chiches

Cette recette est une fois de plus un cri d’amour pour mon animal préféré : le cochon.

Je crois pouvoir dire sans hésiter qu’il n’y a pas un seul morceau du cochon que je n’aime pas, si on fait exception des abats type cœur, mou, foie et rognons que de toute façon je ne mange pas chez les autres bêtes non plus.

J’aime le cochon parce que dans le cochon, tout est bon mais également parce qu’il y a mille et une manières de cuisiner un même morceau. En fait, le cochon, c’est un peu comme les pâtes : tu peux en cuisiner tous les jours sans jamais faire deux fois la même chose.

Ce qu’il y a de bien aussi avec le porc, c’est que chez lui, les bas morceaux sont souvent les plus savoureux. Mais comment est-ce possible, me direz-vous, sourcil levé ? Simple : à cause du gras. Non, je n’exagère pas, c’est Kylie Kwong  (entre autres) qui l’a dit : les morceaux gras sont ceux qui ont le plus de goût, et c’est bien vrai.

Un des morceaux que je préfère, c’est l’échine. Malheureusement, mon boucher ne la vend pas comme ça à la coupe alors dès que j’en vois au rayon boucherie de Monoprix (qui, je tiens à le dire, est plus que correct), je me jette dessus et j’en prends un gros morceau, quitte à le congeler si je n’ai pas prévu de le cuisiner dans les jours qui viennent.

J’en avais donc un gros morceau qui monopolisait toute la place au congel, et l’Homme m’avait demandé d’acheter des glaces « pour les Gremlins, tu comprends les pauvres, ils n’en mangent jamais ». C’est ça oui…. Pour les Gremlins….

Bref : il fallait faire de la place, alors j’ai décidé de cuisiner  mon morceau d’échine.

Je l’ai fait en porc effiloché mais en m’inspirant du mode de préparation du porc Chāshū. J’ai juste légèrement modifié les ingrédients (je n'avais plus de mirin, plus de gingembre, trop la dèche quoi).

Pour les galettes d’accompagnement, j’avais très envie de naans indiens, mais vu que je n’ai à ce jour encore jamais réussi à en faire qui soient mangeables, j’ai joué la carte de la sécurité et j’ai fait mes petites galettes à la farine de pois chiche.

Alors le timing n’était pas forcément judicieux : ce plat doit cuire au four très longtemps et c’était en plein pendant le début de la canicule. L’avantage, c’est qu’il se congèle très bien, donc on peut en préparer en hiver et le ressortir pour les beaux jours.

Comme tout plat en cuisson lente, on doit s’y prendre au moins la veille, voire l’avant-veille, donc on oublie cette recette les soirs de rush.

On s’est franchement régalés. Il restait une portion de porc, je l’ai congelée, je ne sais pas encore comment je vais l’utiliser. J’ai acheté et stocké au congel des plaques de pâte à Wonton quand je suis allée à Paris Store, il est possible qu’il finisse comme ça…. Affaire à suivre.

Pour trois personnes

Pour le porc effiloché (pulled pork)

• Environ 500 g d’échine de porc non désossée
• 10 cl de sauce soja
• 30 cl d’eau
• 20 cl de saké
• 4 cuillères à soupe de sucre

Pour les galettes (pour 6 galettes d’environ 12 cm de diamètre)

• 6 cuillères à soupe bombées de farine de pois chiches
• 1 cuillère à café de coriandre hachée
• 1 gousse d'ail hachée (facultatif)
• 1 cuillère à café de curry léger, ou cumin ou rien
• 15 cl d'eau
• 1 cuillère à café de sel
• 1 cuillère à café de sucre
• un peu d'huile pour la cuisson

Mettre la sauce soja, le saké et le sucre dans une marmite qui va au four et qui a un couvercle, déposer le morceau d’échine, couvrir et enfourner à 160°C pour quatre heures.

Au bout de quatre heures (ou, comme moi, le lendemain), retourner le morceau d’échine, fermer et enfourner à nouveau pour 4 heures.

Regardez comme c'est beau déjà :

Sortir du four et laisser refroidir complètement : une nuit pour moi.

Alors là, je vois toutes les autres workingmothers débordées qui hurlent à l’imposture « Quoi, elle tient un blog pour mères débordées au bord de la crise de nerfs et elle propose un plat qui se prépare en TROIS jours ? Nan mais allo quoi ! »

Oui, certes. Mais c’est tout de même un plat génial : car pendant que ça cuit au four, on peut vaquer à tout un tas d’autres occupations passionnantes, comme faire la vaisselle, lancer une machine, étendre la précédente, séparer les Gremlins qui se tapent dessus à coup de doudous, plier la toute première machine, récupérer Gremlinette qui fait le cochon pendu sur le lit superposé de son frère, remplir le lave-vaisselle, intercepter Gremlin qui s’apprête à attraper un cookie alors qu’il passe à table dans 5 minutes, préparer le café pour le lendemain…. Bref : vous avez compris le concept, ça cuit tout seul donc pendant ce temps on a les mains libres.

Le jour de la dégustation : on dégraisse le jus de cuisson et on remet à chauffer tout doux à 145°C pour une petite demi-heure, histoire de redonner tout son moelleux à la viande, puis on la sort et on l’effiloche.

Quel beau spectacle :

Il est très difficile de ne pas en manger la moitié pendant qu’on l’effiloche, j’avoue mais il est important de résister sinon on n’aura plus faim à table….

Ensuite, on remet dans la marmite avec le jus et on garde au chaud le temps de faire les galettes.

La préparation des galettes est hyper simple. On peut préparer la pâte la veille si on veut aller encore plus vite.

Il suffit de mélanger tous les ingrédients, ça prend environ 4 minutes….

Mettre un peu d’huile dans un petit ramequin, prendre un pinceau en silicone et huiler une poêle qu’on met à chauffer. Lorsque l’huile est bien chaude, verser une demi louche de pâte.

Laisser cuire environ 4 minutes sur une face, puis retourner. L’avantage de ces galettes, c’est qu’elles sont épaisses et donc faciles à retourner.

Servir le porc effiloché avec les galettes et, si on aime, un peu de yaourt type Fjord battu avec de la coriandre hachée.

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