Paleron aux amandes et abricots

Quand j’étais jeune (jeune pour de vrai, pas juste dans ma tête), je n’étais pas vraiment comme la plupart des autres ados. Certes, j’avais tapissé les murs de ma chambre de posters  de chanteurs et acteurs, mais je n’ai jamais été une vraie groupie qui se pâmait devant George Michael (qui n’avait pas encore fait son coming out), et d’ailleurs, moi, celui que me faisait fantasmer, c’était Pete Garett  justement parce que ce n’était pas un petit minet (et j’adorais le côté bad boy baroudeur mais engagé pour une bonne cause). Bref, tout ça pour dire que je n’ai jamais spécialement eu envie d’approcher une star dont j’aimais la musique. Tandis que d’autres auraient volontiers vendu père et mère pour un autographe de Patriiiick  moi je rêvais plutôt de rencontrer Henri Vernes  pour lui demander de m’écrire encore plein d’histoires de Bob Morane ( Bob, c'est où il veut quand il veut, ça c’est du héros).

Maintenant que je suis grande, j’ai bien entendu passé l’âge de jouer les fans hystériques mais ça ne m’avait pas empêché de poser une après-midi de RTT quand j’avais appris que Grégory Cuilleron  allait être présent pour dédicacer son premier livre dans une boutique du 6è.

Grégory, j’avais presque l’impression de le connaître. J’avais suivi son parcours dans Un Dîner presque parfait, puis dans Top Chef et j’étais bluffée par ce candidat : jeune, intelligent, beau (OK, on s’en fout pour la cuisine mais faut avouer que ça ne gâche rien), talentueux ET modeste c’était déjà un chapelet de bonnes raisons pour que je l’apprécie, mais en prime, il est LYONNAIS et pour une fois que le devant de l’écran n’était pas monopolisé par un parisien, ça faisait plaisir (je n’ai rien contre Paris – au contraire - ni les parisiens mais contre le parisianisme, si).

Me voilà donc avec mon livre sous le bras, dans la file d’attente et juste devant moi, une gamine, qui devait avoir une dizaine d’année et qui venait faire dédicacer son bouquin. J’ai adoré sa façon de s’adresser à elle, il a pris le temps de lui parler, de lui poser des questions, de l’écouter, elle était toute contente, ça faisait plaisir à voir. Quand est arrivé mon tour, j’ai tenté de garder ma dignité un moment ; mais au bout de 30 secondes, j’ai craqué complètement et je lui ai avoué que j’étais super fan, que j’adorais le voir cuisiner, que j’adorais cuisiner moi aussi et que j’espérais un jour être aussi douée que lui. Bref, la groupie hystérique quoi.

Il aurait pu sourire avec condescendance et se contenter de signer, mais il m’a gentiment demandé ce que je préférais cuisiner, m’a suggéré de participer à Un Dîner si vraiment j’aimais ça, il m’a même remerciée d’avoir acheté son livre.

Je suis repartie encore plus sous le charme que je ne l’étais et convaincue que le mec bien qu’on voit à la télé est aussi un mec bien dans la vraie vie. Quand il a sorti son second bouquin, je suis retournée le faire dédicacer. Entre temps, il avait ouvert un resto, il passait encore plus souvent à la télé il avait commencé à parrainer un certain nombre d'actions caritatives et pourtant, il était toujours aussi gentil, souriant, à l'écoute et sympathique. Gros Big up, donc.

J’ai testé plusieurs de ses recettes et je n’ai jamais été déçue. Celle que j’ai réalisée le plus souvent est celle des souris d’agneau aux abricots et amandes fraîches et j’ai eu envie d’utiliser la base de cette recette pour cuisiner l’énorme morceau de paleron de bœuf que j’avais acheté.

J’ai obtenu un paleron fondant, parfumé et une sauce aigre douce  qui se mariait super bien avec.

Pour trois personnes

• 400 g de paleron de bœuf
• 1 carotte
• 1 oignon
• 2 gousses d’ail
• 1 orange
• 100 g de sucre
• 5 cl de vinaigre de cidre
• 20 g de beurre
• 200 ml de bouillon de bœuf
• 10 cl e crème fleurette
• ¼ de cuillère à café de cumin
• 1 cuillère à café de raz el hanout
• 5 ou 6 abricots secs
• 10 amandes entières

Cette recette est facile à faire, mais elle nécessite du temps car le paleron doit cuire longtemps. Comme à mon habitude, j’ai fait en deux temps, mais on peut parfaitement tout faire le jour même si on s’y prend suffisamment à l’avance.

Dans une marmite qui va au four, faire revenir le paleron sur toutes ses faces dans de l’huile d’olive (une cuillère à soupe). Lorsqu’il est bien doré, ajouter la carotte épluchée et coupée en morceaux, l’oignon coupé en quatre et les gousses d’ail pelées et écrasées. Ajouter un peu de sel, couvrir d’eau, fermer la marmite et mettre au four à 160°C pour 4 heures. J’ai fait cuire deux heures la veille et deux heures le jour J.

Le jour J, pendant que la viande finit de cuire, mettre le sucre et le beurre dans une sauteuse et faire fondre jusqu’à ce qu’un caramel blond se forme.

Ajouter le vinaigre et mélanger.

Là, comme à chaque fois que je tente de faire un caramel, quand j’ai ajouté le vinaigre, le caramel a formé une sorte de conglomérat, j’étais furax. J’ai tout de même continué en me disant que ça finirait par fondre à la cuisson.

Ajouter ensuite le jus de l’orange, mélanger puis ajouter le bouillon de bœuf, les abricots et les amandes, laisser réduire une dizaine de minutes.

Ajouter la crème, couvrir et laisser chauffer à feu tout doux.

Sortir la viande du four et vérifier qu’elle est moelleuse. Découper en tranches et mettre dans la sauce pour environ 5 minutes.

 Servir avec une purée, des pâtes fraîches ou comme moi en version feignasse-il est-22h-et-j’ai-trop la dalle, avec du couscous précuit (sorry Fouad si tu me lis, je sais que c’est une hérésie mais c’est rapide ;o))

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Comments

[elodiesucree]

Elle est superbe cette recette, il devait être succulent ce paleron ainsi cuisiné!!! ( au fait à mon âge j'ai encore un faible pour les bad boys... eh oui , çà fait beaucoup rire le mari... ) bisous c'est toujours un plaisir de te lire:-)