Boeuf fond de bouteille

Je ne sais pas comment je me débrouille, mais à la maison, j’ai toujours plein de bouteilles de vin rouge entamées qui traînent.

Il faut dire que l’Homme a du mal à comprendre que non, on ne boit pas un Bordeaux de 2014 quand on est en 2015 parce que ça reviendrait à manger un gâteau pas cuit, du coup on se retrouve souvent avec des bouteilles entamées sur un caprice et finalement non consommées parce que pas franchement top. De mon côté, j’apprécie vraiment un bon repas bien arrosé, mais surtout quand je peux en profiter pour me détendre. Or, le dimanche, avec les Gremlins à gérer, l’option arsouillage n’est pas franchement  une super idée. Je bois éventuellement un fond de verre, mais jamais plus.

Du coup, j’ai en permanence 2 ou 3 bouteilles de rouge ouvertes qui trônent sur le plan de travail. Je n’aime pas jeter donc j’en utilise un verre à chaque fois que je fais une sauce tomate, mais ça ne fait pas baisser le niveau rapidement.

La semaine passée, je me suis aperçue que j’avais non pas deux mais QUATRE bouteilles entamées. J’ai donc bidouillé un jarret de bœuf confit au vin, en piochant des idées à droite et à gauche dans des recettes que j’avais lues.

C’était très bon, très rustique. J’avais prévu de le servir avec une purée maison, mais j’ai été prise par le temps (comme c’est original…). En effet, c’est un plat qui est long à préparer : il faut faire mariner au moins une nuit, et cuire au moins trois heures.

Pour deux personnes

• Un bon morceau de jarret de bœuf
• 3 cuillères à soupe de câpres
• 3 oignons
• 3 filets d’anchois à l’huile
• 1 petite boîte de 70g de concentré de tomates
• 2 cuillères à soupe d’huile d’olive
• 2 cuillères à soupe de sucre
• 1 bonne cuillère à café de pimenton

Pour la marinade :

• 500 ml de bon vin rouge
• 1 oignon
• 2 clous de girofle
• 1 gousse d’ail fendue
• 1 cuillère à café de poivre noir concassé
• Du sel aromatisé au thym ou, si on n’a pas, une pincée/branche de thym

La veille, préparer la marinade : dans un saladier, verser le vin, ajouter le poivre, l’ail, le sel aromatisé ou le thym, piquer les clous de girofle sur l’oignon et ajouter le jarret de bœuf. Filmer et laisser mariner au frigo toute la nuit.

Le jour même.

Sortir la viande et la sécher avec du papier absorbant.

Eplucher et émincer les oignons et les faire revenir dans une cocotte qui va au four.

Lorsque les oignons commencent à être fondants, ajouter le sucre et laisser caraméliser quelques minutes. Quand ils ont une belle couleur dorée, les retirer de la marmite.

Faire revenir le jarret à feu vif, deux ou trois minutes de chaque côté. 

Quand la viande est dorée, la retirer de la cocotte et déglacer avec le vin de la marinade qu'on aura filtré, en raclant bien le fond pour décoller les sucs, porter à ébullition. Ajouter le concentré, mélanger et baisser le feu, ajouter les anchois, mélanger.

Alors ça peut paraitre un peu étrange de mettre des anchois salés dans une sauce au bœuf, mais le gout de poisson ne ressortira pas, ça permet de saler et ça parfume la sauce.

Ajouter ensuite le bœuf, le pimenton, les oignons et un peu d’eau, couvrir et enfourner. Si on a beaucoup de temps, on fait cuire à 160°C trois heures (au moins), ou jusqu’à ce que la viande soit très fondante. Si on a moins de temps, on met à four un peu plus chaud, mais ce sera moins fondant.

Une dizaine de minutes avant de passer à table, on ajoute les câpres, on mélange et on laisse encore chauffer. J’ai fait l’erreur de les mettre dans la sauce dès le début, et on ne sentait plus le parfum.

Découper le jarret, servir dans les assiettes en nappant de sauce. Elle doit être épaisse et envelopper la viande. Idéale pour une purée ou des pommes vapeur.

Pour l'anecdote : j'ai voulu manger la moelle en douce (l'Homme n'aime pas ça) pendant que ça mijotait, mais Gremlin m'a interceptée et a voulu goûter : il a aimé, en a voulu encore, donc je lui ai donné tout le reste. Un peu frustrée, mais heureuse de voir que Gremlin aime aussi les trucs un peu cracra (mais tellement miam !).