Poulet entre Inde et Maghreb...

11 janvier 2016

J’ai la chance de faire partie des gens qui sont heureux dans leur travail. Bien sûr, ça n’a pas toujours été le cas, j’ai connu mon lot de petits chefaillons autoritaires, de collègues aigries, de harceleurs moraux et de hiérarchies véreuses. Mais depuis quelques années, je bosse dans un environnement passionnant, avec des gens brillants et une hiérarchie directe idéale.

Dans la catégorie : j’ai du bol, je suis dotée de collègues très sympas, qui acceptent de me servir de cobayes pour les confections sucrées qui finissent sur ce blog. Or, ce n’est pas toujours une partie de plaisir, car pour une recette réussie et postée, il y a souvent pas mal de brioches plombantes car pas levées, de cakes trop sucrés ou de gâteaux effondrés. Il faut croire qu’ils ne m’en veulent pas car ils continuent de goûter, et de contribuer à la rédaction de ce blog.

Lors de ses dernières vacances, F. m’a ramené d’Algérie des épices : du raz el hanout, du cumin et du piment fort.

Je ne présente pas le cumin, que tout le monde connaît, disons juste que celui-ci avait un parfum absolument incomparable. Le piment fort était également surprenant : un vrai parfum de poivron, une texture bien plus moelleuse que les épices sèches que l’on trouve habituellement et une saveur très marquée, mais pas non plus trop piquante.

Le raz el hanout est un mélange d’épices (tout comme le curry), et il peut donc avoir des saveurs différentes en fonction de l’endroit où on l’achète. Celui-ci était très parfumé.

J’avais envie d’utiliser ces épices avec une création personnelle, mais comme c’était la première fois que je m’en servais, il fallait y aller mollo. J’ai cogité un peu et décidé d’utiliser ces épices du Maghreb comme si je préparais un curry : j’ai fait mariner la viande dans du yaourt avec des épices, puis fait revenir les autres épices à sec.

Le résultat était conforme à ce que j’attendais : doux, parfumé, délicieux. Et puis, savoir que les épices qui le composaient avaient traversé la méditerranée pour atterrir dans mon assiette en faisait vraiment un plat spécial.

Je dédie ce post à mon collègue F. sans qui ce plat n’aurait jamais vu le jour.

Pour deux personnes

2 blancs de poulet
2 cuillères à café de raz el hanout
1 grosse pincée de noix de muscade
1 grosse pincée de piment fort (moins si votre piment est très piquant)
1 petite cuillère à café de coriandre moulue
2 cuillères à café de sucre
1 Fjord (ou autre yaourt doux)
2 oignons
3 gousses d’ail
1 boîte de chair de tomates
2 cuillères à soupe de pâte de noix de cajou (facultatif)
Une cuillère à soupe de coriandre fraiche
Une cuillère d’huile neutre ou une noix de beurre
Sel, poivre

Couper le poulet en morceaux de la taille d’une bouchée et les déposer dans un récipient à bords hauts. Mélanger le Fjord et le raz el hanout, et ajouter au poulet. Filer et laisser mariner (le plus longtemps possible, idéalement la veille mais sinon, au moins une demi-heure).

Emincer les oignons et les faire revenir dans la matière grasse doucement, jusqu’à ce qu’ils soient fondants. Ajouter ensuite le sucre, laisser caraméliser quelques instants. Lorsque les oignons sont dorés, ajouter le reste des épices : piment, muscade, coriandre en poudre.

Faire revenir deux ou trois minutes sans cesser de mélanger, puis mettre le poulet ainsi que le yaourt dans lequel il a mariné.

Faire revenir à feu vif quelques minutes en mélangeant, ajouter la tomate et les gousses d’ail écrasées, saler et poivrer. Couvrir, baisser le feu au maximum et laisser cuire entre 20 minutes et une demi-heure.

Ajouter la pâte de noix de cajou. C’est optionnel, mais ça permet de lier la sauce en ajoutant un petit goût sympathique. Laisser chauffer deux ou trois minutes, parsemer de coriandre fraîche et servir aussitôt, accompagné de couscous.