Raviolis parfumés

Il y a quelques années, j’ai eu la chance, grâce à J. d’aller pour la première (et unique) fois de ma vie aux Etas-Unis, en Californie. Nous ne sommes restés qu’une semaine, mais cette Californian Escapade reste un de mes plus beaux souvenirs de voyage et j’espère arriver un jour à braver à nouveau ma peur de l’avion pour pouvoir y retourner.

Je n’ai pas été dépaysée comme j’ai pu l’être dans d’autres pays, car à force de regarder des films et des séries US, je crois que mon inconscient a intégré les décors comme étant familiers, mais j’ai pris des étoiles plein les yeux (et pas seulement à Hollywood) parce que c’est une région magnifique. Pour ne rien gâcher, les Américains sont souriants et accueillants avec les touristes (on ne peut pas en dire autant des Français).

J’ai particulièrement aimé le quartier asiatique de San Francisco, parce que j’avais l’impression d’avoir changé de continent en tournant au coin d’une rue. Des devantures écrites en chinois, des boutiques de médecine chinoise proposant un tas de choses inconnues…. Et un restaurant où j’ai mangé de la VRAIE nourriture asiatique (j’avoue, je n’ai pas eu le courage de tenter les pattes de poulet cuites dans du bouillon), à se taper les f**** par terre damner.

Bien évidemment, je n’ai jamais, depuis, retrouvé un restaurant qui propose des plats aussi authentiques (à Paris, il y en a peut-être, mais à Lyon, nada ou alors, je n’ai pas trouvé).

Je n’ai pas non plus la possibilité de faire moi-même les plats car la plupart des ingrédients seraient difficilement trouvables, sans parler des techniques de préparation, mais je me suis dit que je pouvais, à défaut d’imiter, m’inspirer de certaines choses.

Hier soir, j’ai donc eu la brillante idée de vouloir bricoler des raviolis poêlés aux saveurs asiatiques. En soi, ce n’était pas vraiment une mauvaise idée, je dirais même que ça aurait pu être une excellente initiative si je ne m’étais pas mise à cuisiner à 21h.

Eh oui, parce que les raviolis, c’est bon, mais c’est long à préparer, c’est le genre de plat qui se mérite (plus c’est long, plus c’est bon et gnagnagna...).

Nous sommes passés à table aux alentours de 23h (je vis dans une maison multiculturelle : nous mangeons asiatique, à l’heure espagnole et dans la cité des Gaules), mais ça valait la peine, c’était vraiment parfumé et ça changeait un peu des plats que je cuisine habituellement.

Pour deux personnes, il faut

• Une bonne dose de patience

Pour la pâte à raviolis

• 350g de farine
• ½ cuillère à café de sel
• 115ml d’eau bouillante
• 60ml d’eau froide
• 1 cas d’huile

Pour la farce

• Un oignon nouveau
• 3 gousses d’ail
• Une racine de gingembre (3cm de long environ)
• Une cuillère à café de feuilles de kaffir
• Poivre
• 2 saucisses de Toulouse ou 250g de chair à saucisse
• Une cuillère à soupe de chapelure

Pour la cuisson

• Une cuillère à café de farine
• Une cuillère à soupe de sauce soja
• 60 ml d’eau environ

Commencer par préparer la pâte. Mettre la farine dans un saladier, creuser un puits, verser le sel, l’eau bouillante et mélanger à la spatule. Ajouter ensuite l’eau froide et pétrir à la main jusqu’à ce que la pâte ne colle plus et soit élastique.

La rouler en boule et la déposer sur un plan de travail. L’aplatir un peu et verser l’huile. Masser pour faire pénétrer et rouler la pâte en un gros boudin.

Préparer maintenant la farce (il faut la faire au dernier moment : la viande hachée est fragile).

Hacher grossièrement au mixeur l’ail, le gingembre, la partie blanche de l’oignon et les feuille de citron kaffir. Ajouter ensuite la partie verte de l’oignon frais coupée en petits morceaux. Verser dans un saladier, ajouter la chair à saucisse ou la chair des saucisses de Toulouse et un bon tour de moulin à poivre, mélanger. Ajouter la chapelure pour sécher un peu la pâte.

Découper le boudin de pâte en petits disques et les étaler. Idéalement, il aurait fallu que je les découpe proprement avec un emporte-pièce et que je fasse un beau pliage, mais il était déjà 22h passées, j’étais à deux phalanges de la crise d’hypoglycémie donc j’avoue, j’ai pris l’option vite-fait-et-on-s’en-fout-sicépabo.

Déposer sur chaque disque de pâte une petite cuillère à café de farce, replier le ravioli pour former une demi-lune, bien pincer les bords et les replier pour ne pas qu’ils s’ouvrent à la cuisson.

Lorsque tous les raviolis sont prêts, faire chauffer de l’huile dans une poêle (ou plutôt deux poêles) et mettre les raviolis à griller.

Au bout de quelques minutes, on constate qu’ils durcissent un peu, on peut alors baisser la chaleur et ajouter l’eau dans laquelle on aura dilué la farine et la sauce soja.

Couvrir et laisser cuire jusqu’à évaporation de l’eau.

Je les ai servis nature, mais je suppose qu’on peut faire une petite salade à côté pour ajouter de la fraîcheur. La prochaine fois, je servirai avec une sauce à base de coriandre et de yaourt.

Déguster avec des baguettes pour faire plus authentique !