Sauté de porc Marchés de Noël

Je l’ai dit à plusieurs reprises, j’ai des origines alsaciennes, du côté de ma grand-mère paternelle. Pendant longtemps, j’ai passé les vacances d’automne et de printemps là bas, (3è photo en partant du haut, ça n’a pas tant changé que ça) en Alsace. J’ai donc été habituée aux saveurs locales, au Munster, au pain d’épices, aux VRAIES saucisses knack (rien à voir avec ça), aux Bretzels, au lard fumé…. Et ces saveurs étaient toujours liées à des moments privilégiés avec ma grand-mère, qui était une cuisinière hors pair, et qui savait faire plaisir à sa tribu avec ce qu’elle faisait le mieux : la cuisine, dans laquelle elle mettait tout son amour.

Depuis qu’elle n’est plus avec nous, ma tante et mes cousines se chargent de me permettre de garder contact avec mes racines, et à Noël, j’ai toujours un gros colis avec plein de petites madeleines de Proust qui me rappellent l’Alsace : des pains d’épices, des Bredele faits maison, un pot d’épices « spéciales pain d’épices », un pot de confiture maison avec les fruits du verger et tout un tas de gourmandises chargées de souvenirs... Lorsque mes parents vont y faire un tour, ma tante en profite toujours pour me faire passer quelques gourmandises (la dernière fois, c’étaient des pâtes alsaciennes qui ont fait le bonheur des Gremlins en plus du mien).

Toutes ces petites attentions me permettent de ne pas oublier d’où je viens, et j’ai eu envie de créer un plat au nom à rallonge mais qui rend hommage aux marchés de Noël. Il y a une vingtaine d’années, je suis allée chez mon oncle et ma tante à Strasbourg début décembre, pour les marchés de Noël. Je me souviens d’un froid assez terrible, des doigts qui gelaient dans les gants et du seul moyen que mes cousines et moi avions trouvé pour nous réchauffer efficacement : un bon verre de vin chaud (et une baguette flambée).

J’ai donc bricolé un plat dont les saveurs me rappellent les marchés de Noël d’Alsace, car ceux que nous avons à Lyon (et qui ne vont pas tarder à fleurir sur chaque place) ne sont que de pâles ersatz, et en plus, c’est un peu comme Halloween : ça ne fait pas partie du folklore lyonnais (franchement, est-ce que les alsaciens font des spectacles de Guignol ?) donc pourquoi aller pirater (et dénaturer) le patrimoine culturel des autres régions ?

Bref, voici donc ma création aux saveurs du marché de Noël

Pour 3-4 personnes

• Une rouelle de porc (ça doit aussi marcher avec de l’échine, mais ce sera plus gras)
• Une orange (non traitée si possible)
• Un oignon
• 2 cuillères à soupe de miel
• 2 clous de girofle
• Une demi cuillère à café de gingembre en poudre
• Une demi cuillère à café de cardamome
• 1 pincée de muscade
• un bâton de cannelle
• 20 cl de vin rouge de bonne qualité et corsé type vin du midi (oui, je sais ce n’est pas très alsacien, mais c’est ce qu’on appelle la cuisine multiculture)
• 20 g de beurre
• Sel, poivre

Note : pour les épices, lorsque je veux des saveurs douces et pas trop marquées, j’utilise comme mesure une petite cuillère en plastique fournie avec les petits pots de glace individuels pour enfant (on la voit sur la photo), ça fait à peu près une demi cuillère à café.

Eplucher et émincer l’oignon,  le faire revenir dans le beurre en sauteuse.

Lorsqu’il est bien fondant, le retirer de la sauteuse et le remplacer par la rouelle, découpée en cubes. Lorsque la viande est bien rôtie (elle n’a jamais voulu dorer car j’ai utilisé une rouelle que j’avais au congel et qui n’était pas totalement décongelée), remettre les oignons, mélanger et laisser cuire quelques minutes.

Ajouter ensuite les épices,

touiller et verser le vin. Porter à ébullition,  laisser bouillonner deux ou trois minutes, ajouter environ 200 ml d’eau, l’orange coupée en rondelles, un peu de sel et poivre, couvrir et laisser mijoter à feu doux. Vérifier de temps en temps que le liquide ne soit pas trop évaporé, ajouter de l’eau si nécessaire. Rectifier l’assaisonnement de sel et poivre selon les goûts en cours de cuisson.

Comme tous les plats en sauce, plus ça cuira, meilleur  ce sera.

Mon sauté a mijoté plus de deux heures, jusqu’à ce que la viande soit tellement fondante qu’elle se coupait presque à la fourchette. C’est comme ça que j’aime les viandes mijotées (ça ferait frémir la plupart des chefs qu’on voit à la télé, mais ça tombe bien, je ne suis pas chef donc j’ai le droit).

Je voulais une sauce légère, donc elle est très liquide. Si on veut qu’elle soit plus épaisse, il suffit de fariner les morceaux de porc et de faire bien réduire la sauce.

J’ai servi avec une purée maison écrasée de pommes de terres (ça fait plus classe).